Non loin de la croix des Rameaux, à Artonne, un ancien cabinet de vigne laisse entrevoir son dernier pan de mur à celui qui veut bien y prêter attention.
Le froid de l’hiver a fait tomber les feuilles des arbres qui le cachent habituellement. Un pan de mur en moellons calcaires, avec ses montants de fenêtres en briques, se dresse au milieu de la végétation.
Voilà le dernier vestige d’un petit bâtiment agricole qui eut son heure de gloire et qui fit le bonheur de son propriétaire, mais peu à peu devenu inutile. Dans la région on les nomme souvent « tonnes de vigne » ou « paradis ». Et, de fait, servant d’abri les jours de pluie, de rangement d’outils d’un jardinier ou d’un vigneron, de but de promenade familiale le dimanche, ou de cachette pour des amoureux, le qualifier de « paradis » fut, sans doute, parfaitement approprié.
Mais le lierre s’apprête à le recouvrir entièrement. Grâce aux arêtes marquées de son sommet, on parvient encore à deviner l’emplacement de son toit. Au milieu de la fenêtre aux quatre vents, un barreau de fer, encore en place.
Bientôt, l’eau, le vent, la neige et les arbres auront raison de lui. Il tombera par terre… et dans l’oubli…