Ce sont près de 70 membres et amis de l’Association culturelle d’Aigueperse et ses environs se sont retrouvés le dimanche 16 octobre pour une découverte de deux sites archéologiques et de la Sainte-Chapelle de Vic-le Comte.
La visite débuta à l’extrémité Est du plateau de Gergovie par la découverte du tout nouveau Musée archéologique de la bataille.
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Le plateau de Gergovie comme celui de Corent qui sera parcouru l’après-midi, sont des oppida, des sites naturellement protégés.
La principale source historique ayant fournit des détails sur la bataille de Gergovie provient de Jules César dans La Guerre des Gaules. Ce texte lui a servi pour justifier cette guerre auprès du Sénat romain. Proconsul des Gaules, César a besoin d’une victoire militaire pour terminer son cursus honorum à Rome. Face à lui, il y a Vercingétorix, le chef arverne des Gaulois. Son nom signifie le « grand roi des guerriers ». Celui-ci, par sa politique de la terre brûlée, réussit à attirer les légions de César en pays Arverne.
Au pied de ces plateaux, la plaine de Limagne est très fertile et déjà cultivée de champs de blé, d’orge, de millet et de légumineuses comme les lentilles, les fèves et les pois. C’est un centre de puissance qui commerce avec les autres peuples. Les monnaies gauloises sont nombreuses et toutes à base d’un système tri-métallique d’or, argent et bronze.
N’ayant pas laissé d’écrits, des mystères sur les rituels gaulois demeurent encore aujourd’hui. Ainsi, les tombeaux de chevaux mâles tels que ceux découverts dans la plaine de Sarliève, au pied de Gergovie, tous allongés sur le flanc, n’ont pas encore dévoilé leur mystère.
Les équipements militaires des Romains et des Gaulois sont très semblables, composés d’un grand bouclier, d’une épée, une lance et des côtes de maille. Le point fort des Gaulois réside dans une cavalerie efficace. Celui des Romains provient de deux armes de jet : la baliste et le scorpio.
Le site de Gergovie a été retrouvé au XVIe siècle grâce à Gabriele Simeoni qui a utilisé une technique liée à la toponymie. En 1861, Auclair, agent voyer, découvre le fossé entourant le rempart. Plus récemment, la porte sud et 3000 m² de dallage cumulé d’une place centrale ont été mis au jour.
Après une matinée très riche en informations et découvertes, les participants se sont rendus au pied du plateau de Gergovie, au restaurant du Domaine du Val d’Auzon sur la commune d’Orcet.
Au cours du repas, Olivier Paradis, président de l’ACAE, remercia Bernard Boulin ainsi que les autres organisateurs, avant de récapituler pour les présents les annonces des futures manifestations de l’ACAE.
Le second site visité fut celui de Corent. Des reconstitutions graphiques disposées en divers point du terrain, appuyèrent les explications détaillées données par les guides.
Ainsi, une halle artisanale et une taverne ont été localisées. L’Auvergne n’avait pas encore ses propres productions et le vin était importé en quantité et grand coût, d’Italie. L’implantation d’une grande place servant de foirail aux bestiaux avec un bassin central a aussi été détectée.
Un amphithéâtrereste clairement matérialisé avec ses deux niveaux de gradins, sa scène et ses coulisses.
Tout près de là, un hémicycled’époque gauloise a été identifié qui servait sans doute aux réunions des assemblées arvernes.
Dans le sanctuaire, la quantité d’amphores cassées qui y fut trouvée est impressionnante et correspond aux sacrifices aux dieux avec une partie du vin offerte à la terre et un banquet religieux suivant le sacrifice.
Le troisième site d’importance, également un oppidum, Gondole, est aujourd’hui dissimulé près d’un lotissement sur la commune du Cendre et n’a pas été visité.
Les organisateurs eurent l’idée de conclure la journée par la visite de la Sainte-Chapelle de Vic-le-Comte. Elle possède en effet de nombreux points communs avec celle d’Aigueperse.
Cette ville était la capitale du comté d’Auvergne. Ce bâtiment a été pensé pour servir de châsse à des reliques du Christ, dans ce cas précis d’une épine de la vraie croix donnée par saint Louis. Un chapitre de 16 chanoines était constitué dans cette Sainte-Chapelle. Elle possède une balustrade en calcaire de Nonette, sculptée de rinceaux et de chérubins.
L’église paroissiale ayant été vendue à la Révolution, il fut décidé de se servir de la Sainte-Chapelle comme chœur du nouvel édifice et de lui annexer une nef néo-gothique. Jean Stuart, fils du roi d’Écosse, épouse une fille du comte d’Auvergne. Il va apporter la Renaissance dans ce comté. Rien n’est démoli à la Révolution, ni les statues, ni les vitraux. Le vitrail central a toutefois subi les affres d’une tempête et a été refait. Il est dédié aux fondateurs du lieu. Celui de gauche représente des scènes de l’Ancien Testament et celui de droite des scènes en symétrie prises dans le Nouveau Testament. Au fond du chœur, un retable contient les statues de six des sept vertus, les trois théologales, la foi, l’espérance et la charité et trois des quatre vertus cardinales : la justice, la prudence, la tempérance. Il manque la force, qui a certainement été volée.
La frise entourant la corniche extérieure ressemble à celle d’Aigueperse, c’est peut-être le même sculpteur qui l’a réalisée.
Les membres de l’ACAE ont passé une belle journée où ils ont pu découvrir de nouveaux éléments de l’histoire locale, toujours relié à Aigueperse et ses environs.
Reportage : texte N. Moulin ; photos C. Genest, E. Mossang & N. Moulin (droits réservés) ; montages : M. Debatisse