Jean-Pierre Marliac, notre ami, ancien président de l’Association culturelle est décédé le 1er mars dernier.

Fils de Pierre Marliac, pharmacien à Aigueperse, et de Hélène Fontanges, Jean-Pierre est né à Aigueperse le 11 février 1934. Il fut élève à l’École Saint-Louis d’Aigueperse, puis, à Clermont, pensionnaire à Massillon. Ayant une conception pour l’époque très moderne de la formation scolaire, son père l’a encouragé très tôt, par des séjours linguistiques, à étudier l’anglais et l’italien. Cette ouverture internationale lui servira plus tard. Il finit brillamment ses études par un diplôme de Docteur en pharmacie.

Après un service militaire comme officier dans la Marine nationale, il débuta sa vie professionnelle avec brio dans la recherche au sein de la Food & Drug Administration près de Washington. Ce fut le début d’une carrière de plus de 30 années dans l’industrie pharmaceutique. Sa grande modestie fait qu’il ne s’est jamais vanté des responsabilités qu’il a pu assumer et, en particulier, du rôle discret mais très efficace qu’il a tenu dans l’implantation en Auvergne du groupe pharmaceutique Merck Sharp and Dohme, notamment avec la création des sites de MSD-Chibret à Riom Mirabel et au Puy-Blavozy en Haute-Loire.

Comme son père qui fut maire d’Aigueperse pendant plus de trente ans et conseiller général du Puy-de-Dôme, Jean-Pierre a assumé des responsabilités politiques comme conseiller de Paris pendant une quinzaine d’années et, en particulier, maire adjoint du XXème arrondissement.

Son engagement associatif a été fort notamment à la Société d’Histoire des docteurs en pharmacie et, bien sûr, à l’Association culturelle d’Aigueperse et ses environs qu’il présida avec cette passion pour l’Histoire héritée de son père, ainsi qu’avec amour pour sa petite patrie et, plus généralement pour son Auvergne natale.

A l’exposition qu’il organisa sur les années aiguepersoises du peintre Jacques Boussard (halle aux blés d’Aigueperse).

Ce fut cette passion qui le  conduisit à présider le programme anniversaire marquant le 5ème centenaire de la naissance à Aigueperse de Michel de L’Hospital. Il s’est alors dépensé sans compter pour la tenue d’un colloque international d’Histoire sur le chancelier à la Cour d’Appel de Riom, mais aussi pour l’organisation de conférences ainsi que d’une exposition sur le thème du chancelier et même d’une réception à Paris, dans les salons du Sénat, avec conférence et exposition, coordonnée avec la complicité du sénateur Michel Charasse.

Au-delà d’une remarquable carrière professionnelle et associative, Jean-Pierre était la générosité même. Tous appréciaient son sens aigu de l’amitié avec la convivialité et la fidélité qui l’accompagnent. On se souvient de son humour et de son goût de la plaisanterie. À ce titre, il fut membre durant plusieurs années du Jury de l’humour politique qui décernait un Prix national. De même, nous nous souviendrons de son organisation d’un concours de boules carrées sur les pentes de la butte de Montpensier et de sa personnification du Président Loubet, avec barbe et haut-de-forme, à l’occasion d’un Salon aux collections qui tombait justement cette année-là un jour d’élections présidentielles. Il caressa longtemps le projet de tourner une version aiguepersoise du film Les tontons flingueurs et il n’hésita pas, en plein pays catalan, à quelques kilomètres de Perpignan, à faire hardiment flotter le drapeau de l’ASM sur le toit de son cabanon du bord de mer.

Jean-Pierre était tout cela, travailleur efficace mais qui ne se prenait pas au sérieux. Il aimait les autres qui le lui rendaient bien et son empathie naturelle en faisait un rassembleur, un ami indéfectible apprécié de tous.

Malgré la différence d’âge, nous étions très proches, fils uniques tous les deux, nous nous étions créés, sans l’affirmer, une parenté. Alors, au revoir Jean-Pierre, au revoir mon grand frère. Tu nous manques déjà beaucoup.

Olivier Paradis

08/03/2023