Dimanche 18 octobre 2020, l’Association culturelle d’Aigueperse et ses environs (ACAE) a proposé à ses adhérents une randonnée culturelle.
Cette sortie annoncée lors de l’envoi de la revue Sparsae d’automne était réservée aux adhérents. L’idée de cette manifestation avait germé suite aux restrictions dues à la crise sanitaire ayant conduit à l’annulation de la sortie d’automne de l’ACAE initialement prévue ce même jour.
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Une trentaine de participants étaient au rendez-vous devant la halle aux blés. Ils étaient très motivés par l’idée d’aller affronter la butte de Montpensier le matin, puis la montée au château de la Roche l’après-midi, tout en respectant les gestes barrières (port du masque et distanciation sociale).
LE GROUPE LONGE LES ANCIENS REMPARTS
Partant de la halle, sous la conduite d’Olivier Paradis, le groupe commença par contourner l’église Notre-Dame en longeant l’ancienne manécanterie en cours de restauration, puis remonta le boulevard de Coreil, ce qui permit de découvrir certains restes encore visibles des fortifications de la ville sous le très bel éclairage du soleil matinal. De la porte Saint-Quintien derrière l’église, à la porte Saint-Nicolas et à celle des Ouilles, les marcheurs purent se rendre compte de la présence cachée mais encore réelle de traces des remparts médiévaux.
Sur le parcours, à l’occasion de plusieurs arrêts, pointés par Olivier Paradis, chacun put se rendre compte que les vestiges des anciens remparts de ville ne manquent pas. Ce thème fait actuellement l’objet d’une étude par un groupe de travail de l’ACAE. Les bases des tours carrées des fortifications, régulièrement espacées, sont toujours bien visibles, avec, notamment, une meurtrière très bien conservée.
Àl’extrémité du Pré Monsieur, on fit un nouvel arrêt afin d’évoquer la fauconnerie des ducs de Montpensier. Puis on prit la direction du village et de la butte de Montpensier.
À L’ASSAUT DE LA BUTTE DE… « MONTPLÂTRE »
Courageusement, les promeneurs gravirent le sérieux raidillon menant aux deux tables d’orientation du sommet de la butte.
Pas étonnant que l’ancien château fort des Montpensier y ait été un jour implanté. Les guetteurs n’avaient aucun problème pour repérer l’ennemi approchant depuis la plaine…
Le sentier d’accès est jalonné d’anciennes bornes qui, sous l’Ancien Régime, délimitaient les différentes parcelles de la forêt de Montpensier. Elles en portent encore les toponymes. Arrivés au sommet de la butte, à l’emplacement où s’élevait autrefois une puissante forteresse, un superbe panorama de 360° sur la plaine et les coteaux de Limagne s’offrit aux participants, lieu idéal pour une photo de groupe, sous un éclatant soleil.
La position stratégique du château lui valut d’être l’enjeu de nombreux combats durant la guerre de Cent Ans. Il fut pris successivement par les troupes du Prince Noir, les bandes de routiers et les troupes royales. Apanage du duc de Berry, les terres de Montpensier constituèrent une partie de la dot de sa fille Marie de Berry à son mariage avec le duc de Bourbon, famille dont l’une des branches s’installa à Aigueperse.
La forteresse fut détruite en 1633 sur ordre de Richelieu, laissant place à une carrière de matériaux, puis à l’extraction de gypse, ce qui justifia le nom qui fut donné à la commune lors de la Révolution : « Montplâtre« .
Puis les promeneurs poursuivirent leur route jusqu’à l’ancienne chapelle Notre-Dame où l’on retrouve encore quelques traces de l’ancien édifice (pierre d’autel, chapiteaux réemployés) dans les murs de l’actuel café-tabac.
Après avoir traversé la route nationale, le groupe s’étira sur la croupe de terrain du sommet de la colline de Chante-Coucou, en passant par la ferme de la Rigole. Cette dénomination a surpris les randonneurs. Ce nom fut donné à ce lieu lors de l’aménagement de l’aqueduc ordonné par le marquis d’Effiat qui, vers 1627, fit capter des sources sur les territoires de Chaptuzat et de Montpensier afin d’alimenter en eau son château et le village d’Effiat.
Revenant vers Aigueperse, la redescente du coteau de Chante-Coucou permit de rejoindre le boulevard ouest de la ville, puis de revenir vers la halle. Au passage, on nota d’autres vestiges des remparts, plus voyants que sur l’aspect Est de la ville, avec un mur et des tours bien en place, près de la place d’Orléans, vers la cure et bien entendu avec la tour des Valos.
De retour à la halle aux blés, un repas tiré du sac, réconfortant et sympathique, accompagné d’une dégustation de vin nouveau non moins sympathique, offert par notre président, permit de recharger les batteries de chacun.
UNE EXCELLENTE SURPRISE ATTENDAIT LES PARTICIPANTS AU CHÂTEAU DE LA ROCHE
Le groupe se remit en route en direction du plateau de la Roche sur la commune de Chaptuzat, sous un ciel uniformément bleu et par une température très agréable. Le trajet emprunta le chemin de la Font-Barrat et la route de Bens jusqu’àla Croix de la Bosse.
Après un nouvel arrêt devant l’ancienne tour des fortifications, sauvée in extremis de la démolition, puis une lecture du paysage situant l’emplacement de différents sites gaulois, le groupe arriva à la croix de la Bosse, au pied de la côte menant au château.
De là, débuta la seconde ascension de la journée, celle vers le plateau de la Roche.
La cour du château fut exceptionnellement ouverte à nos visiteurs par son propriétaire, Christophe de Torcy, qui, très aimablement, présenta cette très belle demeure.
On profita encore un moment de l’endroit, de son beau cadre et du soleil pour une seconde photo de groupe et pour admirer une dernière fois l’extraordinaire paysage sur Chaptuzat, Montpensier et la chaîne des Puys, avant de redescendre par le même chemin jusqu’à la halle.
Pendant cette belle journée d’automne, les randonneurs eurent l’occasion de réviser ou d’approfondir leurs connaissances sur l’histoire d’Aigueperse et de ses proches environs.
Ce fut aussi une bonne journée pour se retrouver et pour un peu d’exercice dans ces tristes périodes de semi-confinement que nous vivons.
Tout en gravissant les pentes de ces deux très beaux sites dominant Aigueperse, on profita de magnifiques points de vue sur la plaine et les coteaux de Limagne. Quant à la chaîne des Puys… on ne s’étonnera pas qu’elle resta délicatement masquée (comme il se doit en ces temps de virus) par un léger voile de brume automnale.