BELLE JOURNÉE D’AUTOMNE RICHE EN DÉCOUVERTES – compte-rendu de l’excursion du 6 octobre 2024
Cette année 2024, c’est en Haute-Loire que l’ACAE avait décidé d’orienter sa sortie d’automne. Par un temps qui s’améliora tout au long de la journée, une cinquantaine d’adhérents se retrouvèrent dimanche 6 octobre 2024 pour une série de très belles visites.
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LA BASILIQUE SAINT-JULIEN DE BRIOUDE
Le premier arrêt fut pour l’extraordinaire basilique de Brioude, placée sous le vocable de saint Julien. Au IVe siècle, Julien, militaire romain, s’est réfugié dans la région mais il y fut décapité et enterré. L’histoire veut que des soldats romains lavèrent sa tête dans l’eau d’une fontaine où des miracles commencèrent à apparaître : deux vieillards, Arcons et Ilpize, qui ensevelirent son corps retrouvèrent leur jeunesse. Une chapelle, puis une église, furent édifiées pour accueillir les pèlerins qui venaient en nombre sur le lieu de ces miracles.
Au XIIe siècle, un chapitre de 40 chanoines est fondé à Brioude. Ils ont un statut particulier, car, tous nobles, ils ont le titre de comte. Parmi eux, Odilon de Mercoeur et Robert de Turlande, qui, avant d’y fonder une abbaye, la Casa Dei, créèrent un hôpital en ce lieu du Livradois.
À l’extérieur, la polychromie des trois couleurs de pierre d’arkose (rouge, brun, blanc) affirme une remarquable majesté à l’édifice. St-Julien de Brioude fait partie des cinq églises romanes majeures d’Auvergne. Le portail sud est d’origine avec ses pentures et le reste de cuir qui le recouvrait.
De nombreuses peintures murales décorent l’intérieur. Les chapiteaux racontent le martyre de Julien.
Les vitraux réalisés par le Coréen Kim en Joong datent de 2008.
LAVAUDIEU
La deuxième visite fut pour le village proche de Lavaudieu. Le groupe fut heureux d’y retrouver Janette Clémensat qui a longtemps travaillé comme guide à Aigueperse. Lavaudieu (la vallée de Dieu – Vallis Dei) fut fondé en 1057 par Robert de Turlande pour accueillir des moniales. Ce petit village fut longtemps un village vigneron. De nombreuses caves en témoignent encore aujourd’hui.
Des bâtiments sont venus s’ajouter à ce lieu au moment de la Révolution. Au XIXe siècle, le cloître et le réfectoire devinrent des étables et écuries. En 1918, les colonnes et chapiteaux furent sauvés in extremis d’un démontage, car ils étaient destinés au musée des cloîtres de New-York.
Le cloître présente une alternance de colonnes simples et de colonnes doubles. Non seulement de beaux chapiteaux décorés viennent les couronner mais les fûts de ces colonnes sont sculptés de chevrons, de torsades, etc. Les chapiteaux sculptés ont tous des thèmes différents. Autour du cloître se trouvent les bâtiments conventuels dont la salle capitulaire et le réfectoire. Dans cette pièce, une fresque romane d’influence byzantine a été découverte en 1896. Dans la partie supérieure, le Christ est entouré du tétramorphe (les quatre évangélistes). Au-dessous, Marie est entourée des 12 apôtres.
L’église de l’abbaye, aujourd’hui église paroissiale au vocable de Saint-André, date du XIIe siècle et est réputée pour ses excellentes qualités acoustiques. Plus tard, un bas-côté nord fut ajouté à l’édifice. L’église était divisée en deux étages. Les moniales assistaient à la messe dans la partie haute alors que les paroissiens restaient en-dessous. Une fresque déposée est dédiée à la légende de sainte Ursule.
Dans la nef, les peintures couvrent une surface de 130 m2 avec, notamment des scènes de la Passion du Christ mais aussi Marie-Madeleine et une scène d’art macabre. Cet ensemble est le plus grand ensemble peint de cette époque en Europe.
Après le repas au restaurant La Crèche de La Chomette, le groupe s’est divisé en deux pour les visites du château de Domeyrat et du musée de la Résistance et de la Déportation de Frugières-le-Pin.
LE CHÂTEAU DE DOMEYRAT
Au château-fort de Domeyrat, le seigneur du lieu, Jean de Langeac accueillit les visiteurs et leur fit l’honneur d’une visite bien commentée en « vieux françois » (toutefois adapté pour des oreilles modernes). Les explications ne manquèrent pas dans la basse, puis la haute cour, notamment sur les armes du Moyen Âge, les repas médiévaux et la cérémonie de l’adoubement.
Ce château, jamais attaqué, a surtout subi la rigueur du temps et des aléas tardifs de l’Histoire de France. Il surplombe le village du même nom.
La traditionnelle photo de groupe.