Il y a près de deux mois, un nouvel espoir se leva… celui de tenter une seconde randonnée associative et culturelle. Celle d’octobre dernier, à Montpensier et au château de La Roche, avait été couronnée de succès.
Convaincu du plaisir de chacun de pouvoir se retrouver autour de visites du riche patrimoine local, Olivier Paradis prit les devants et contacta la municipalité de Vensat ainsi que plusieurs propriétaires en vue d’organiser une visite de plusieurs sites de la commune. Toutefois, planaient deux graves incertitudes : où en sera-t-on de la pandémie et les cieux accorderont-ils un beau soleil à la date envisagée du dimanche 4 juillet 2021 ?
Cliquer sur les images pour les agrandir plein écran.
VENSAT : UN SITE, UNE HISTOIRE
Au plan géologique, on trouve deux zones sur la commune de Vensat, celle fertile, calcaire et marneuse humide, et celle calcaire sèche d’où la roche peut être extraite.
Grâce à Grégoire de Tours, l’ami des historiens de notre région, nous savons que les forêts de Pionsat dépendaient de la villa de Vensat (Vendiciacum). Le roi Thierry, fils de Clovis, qui avait soumis l’Auvergne, confisqua ces forêts à Sigivald, gouverneur d’Auvergne, pour les donner à Brunehaud, célèbre reine des Francs, qui vivait dans son domaine de Vensat. Elle était la protectrice d’un ermite dénommé Brachion qui prêchait l’évangile, voyageait beaucoup, se rendait souvent à Pionsat et Menat, et vivait aussi à Vensat. Ce serait elle qui aurait fait construire un premier sanctuaire chrétien au sein de sa villa, sous le vocable de Saint-Saturnin, en 539. C’est l’origine de ce qui deviendra l’église Saint-Julien.
PREMIÈRE ÉTAPE : LE HAMEAU D’USSEL
Après les premiers commentaires d’Olivier Paradis, sagement écoutés à l’abri du préau de la salle des fêtes, les participants se lancèrent à l’assaut de la côte (en covoiturage pour cause de pluie) pour se rendre au hameau d’Ussel.
Ils y découvrirent, dans le parc d’une belle propriété privée, le cénotaphe en pierre de Volvic édifié en l’honneur d’une famille de plusieurs générations de médecins, les Lagout. Ce monument présente en bas-relief une Victoire ailée, encadrée des bustes du fameux Hippocrate, père de la médecine, et d’Antoine Lagout, l’un des médecins de cette famille et probable commanditaire du monument.
Les visiteurs se dirigèrent ensuite à pied jusqu’au site de la croix Mandet pour y admirer le panorama. Depuis cette croix située à la limite du Puy-de-Dôme et de l’Allier, sont visibles les buttes de Montpensier et Montgacon, les monts du Forez et le château de Villemont.
SUR L’AUTRE FLANC DE LA COLLINE : LA CHAPELLE D’ANDELOT
L’étape suivante était le village de La Chapelle d’Andelot qui dépend de la commune de Vensat, afin d’y visiter la chapelle Notre-Dame d’Andelot. Ces quelques maisons de la vallée de l’Andelot constituaient une paroisse avant la Révolution. Les actuels propriétaires du château et de la chapelle attenante ont entrepris d’imposants travaux d’entretien de la toiture en lauzes de pierre de Chaptuzat afin de régler des problèmes de fuite.
Construite au XIIe siècle, cette chapelle est une belle et grande construction romane auvergnate, avec un clocher carré et des décors peints. La porte d’entrée a été vendue en 1925 et se trouve aujourd’hui en Angleterre, dans un musée où elle a été très bien restaurée.
L’intérieur de l’édifice est simple. L’extérieur, massif et bien ancré sur le sol, présente de superbes modillons à copeaux.
Dominique de Larouzière a consacré à propos de cette belle chapelle romane méconnue du public un article (Sparsae n°56, 2005).
RETOUR EN « VILLE »
Le repas sorti du sac fut pris en commun dans la salle polyvalente aimablement prêtée pour l’occasion par la municipalité de Vensat.
Puis, sous un beau soleil, les visiteurs se dirigèrent vers lechâteau de Lafont où ils furent accueillis par sa propriétaire. C’est dans le parc de cette belle demeure que le ruisseau la Toulaine prend sa source. Le château a beaucoup souffert lors des guerres de religion, pendant lesquelles il fut assiégé et pillé à deux reprises, en 1590 et 1591. Dans une série de deux articles, Jacques Corrocher a récemment présenté la seigneurie de Lafont et celle de Villemont (Sparsae n°83, 2019 et n°84, 2020).
Les randonneurs se dirigèrent ensuite vers l’égliseSaint-Julien. À la Révolution, il existait trois paroisses : Saint-Jean, au cimetière actuel, Saint-Julien vers la mairie et la Chapelle d’Andelot. Elles ont fusionné pour n’en faire qu’une seule en 1790. La Chapelle fut vendue sous l’Empire. Saint-Jean, autrefois près du cimetière, fut démolie et Saint-Julien, désaffectée, a fait place à la nouvelle église. Mme Tapon-Chollet offrit à la commune de Vensat la somme de 60.000 franc-or qui vint s’ajouter au produit de la vente de La Chapelle pour financer la construction de la nouvelle église. Celle-ci, dédiée à saint Jean, fut construite sur le lieu-dit « le champ Thivat ». Elle fut consacrée le 4 septembre 1898. Constituée que d’une seule nef très lumineuse, elle présente d’intéressants vitraux.
La visite de Vensat s’acheva au château de Villemont où les propriétaires accueillirent le groupe. Autour de la cour en hémicycle, ils poursuivent avec passion les travaux de restauration des bâtiments, communs et corps de logis. Des travaux de remise en état du jardin ont également commencé avec, notamment, la plantation de buis.
Ce fut une belle journée de découverte de lieux chargés d’histoire et une occasion attendue de partage d’une convivialité qui nous manquait. Finalement, après une pluie matinale un peu trop rafraîchissante, le soleil réussit à rattraper nos randonneurs et leur réserva un bel après-midi.
Merci à nos hôtes et à l’enthousiasme de nos adhérents.