UN BUSSIÈROIS AU JAPON PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE – la revue d’automne Sparsae n°86 est parue
Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage disait La Fontaine dans sa fable « Le lion et le rat« . La mère Denis aurait pu confirmer : « c’est ben vrai ! »
Après de longues et épuisantes tractations avec les services de La Poste, la revue d’automne et le bulletin de liaison de l’ACAE ont enfin pu être expédiés aux adhérents.
Dans cette 86ème livraison, les contributions des différents auteurs nous conduisent du XIIIe au XXe siècle ainsi que de Bussières-et-Pruns, de Mozac ou des Combrailles à l’Empire du soleil levant.
Philippe Carré nous plonge dans l’époque médiévale à travers les possessions de l’abbaye de Mozac, abbaye royale, elle-même fille adoptive de la puissante abbaye de Cluny. Les seigneurs de Saint-Germain, d’Escolles et de Montpensier, vassaux de l’abbé de Mozac aux XIIe et XIIIe siècles, trahissent la présence clunisienne très forte dans notre région et la complexité des relations entre Église, pouvoirs locaux et monarchie capétienne.
Comment aurait-on pu prédire aux parents du jeune Michel Jalenques qui vient de naître en ce mois de septembre 1906 dans le calme domaine de Coreil sur la commune de Bussières-et-Pruns, qu’il serait un jour, à son corps défendant, le témoin et la victime d’événements historiques majeurs de son siècle, ceux de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre du Pacifique et de la capitulation du Japon de septembre 1945 ? Avec Michel Debatisse, nous découvrons quels hasards de la vie professionnelle amenèrent notre Bussièrois à traverser la Sibérie soviétique pour s’installer au Japon où il fut emprisonné au lendemain de l’attaque de Pearl Harbor.
Dans son article, Françoise Béchet-Pottier évoque la mise en place après la défaite de 1870 de l’école républicaine, gratuite, laïque et obligatoire, dans un cadre qui s’affranchit du monopole éducatif de l’Église, où transparaît le désir unanime de revanche.
Jean-Claude Lamazière nous fait découvrir à la fois les rouages d’une machine administrative oubliée, celle de l’Assistance publique, et la réalité de la vie de ces jeunes enfants accueillis dans des familles peu aisées puis souvent ballottés, après l’âge de treize ans, d’un employeur à un autre. Leur répartition dans des zones en déclin démographique devait aussi contribuer à rééquilibrer les territoires. De ce point de vue, les Combrailles, en particulier les cantons de Menat et d’Ébreuil, furent particulièrement concernées, et ceci jusque dans les années 1970.
C’est grâce à l’appui de nos chercheurs et de nos auteurs, mais aussi, plus largement, grâce à l’aide de nombre de nos adhérents qui s’appliquent à retrouver les traces de notre histoire locale, que notre revue est à même de maintenir le souvenir de la vie de notre région, qu’il s’agisse du petit peuple, paysans, artisans et commerçants, ou de familles de milieux plus aisées.
L’audience de notre revue et celle de notre site internet témoignent, s’il le fallait, de l’intérêt porté par beaucoup à ces questions et de notre attachement à ne pas laisser s’effacer de nos mémoires notre passé récent ou plus ancien.